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l’âme du Maroc

Le Temps des Chorfas Sa‘adiens

Au milieu du XVIe siècle, au Maroc, une dynastie arabe chérifienne arrive au pouvoir, après trois dynasties berbères, l’Almoravide, l’Almohade et la Mérinide. La dynastie des Chorfas Sa‘adiens a été l’une des dynasties que les textes anciens ont encensées, glorifiées voire citées en exemple, comme ils l’avaient fait pour la dynastie idrisside. Certes, les principaux livres qui ont contribué à en faire une « Grande » dynastie se réfèrent tous au texte « officiel » de l’histoire de la dynastie écrit par Abū Faris ‘Abdelaziz Fichtali, l’historiographe du sultan al-Mansūr, l’un des principaux souverains de la dynastie.

La généalogie officielle fait remonter les origines des Sa‘adiens à la famille du Prophète. Al- Ifrani, dans sa Nuzhat al-Hādi, dés le premier chapitre, donne plus de dix références de livres qui certifient de la réalité de leur Charaf. Signe d’une certaine volonté de faire taire les opposants. Al- Ifrani écrit à l’époque de la dynastie alaouite, sous Moulay Isma‘īl, époque qui a connu un grand débat sur le chérifisme. Pourtant, le patronyme ‘’Sa‘adiens‘’ les rattache plutôt à Sa‘adia, la nourrice du Prophète. Ce que conteste évidement la dynastie.

Néanmoins, malgré les nombreux débats, à l’époque déjà, sur la valeur réelle de leur origine chérifienne, et les remises en question par certains opposants, ce chérifisme, réel ou supposé, les aurait précédés et leur aurait beaucoup facilité l’arrivée au pouvoir.

Leur histoire commence par une légende éponyme que tous les textes anciens connus rapportent. Selon ces écrits, les Sa‘adiens seraient venus au Maroc s’installer dans la région du Dra, répondant à l’appel des tribus de la région. Leur arrivée dans la région se situerait aux environs du VIIIe siècle de l’Hégire (XIIIe siècle ap. J.-C.) venant du Yanbou’e au Hidjaz. Le livre d’Al-Ifrani Nuzhat al- Hādi rapporte en effet que les habitants du Dra’ auraient fait appel à eux pour « s’assurer de bonnes récoltes de dattes », comme leurs voisins, les Alaouites du Tafilalet, quelques temps au paravent. La date de leur arrivée, dans le Dra’, que transmet la tradition écrite, reste, malgré tout, assez incertaine. Néanmoins, trois siècles plus tard, leur présence se révèle au grand jour au début du Xe siècle de l’Hégire (XVIe siècle ap. J.-C.) quand ils prennent le pouvoir.

À l’époque, en effet, de nombreux textes évoquent l’existence d’une famille de mujahidin d’origine chérifienne qui arbitrait les conflits entre tribus, dans le Dra’ et le Sous. Il s’agit de la famille qui prendra plus tard le nom de « Sa‘adiens ».

En fait, contrairement aux dynasties précédentes, les Sa‘adiens étaient, dés le début, apparus comme une famille qui arbitrait les conflits tribaux et prônait la guerre sainte. La situation difficile du pays face à l’expansion portugaise depuis le début du XVe siècle, les difficultés des tribus à s’organiser et l’incapacité du Makhzen, à la fin des Mérinides puis sous les Wattassides, à riposter voire à résister, avaient crée un besoin urgent de guide et de chef. Les Sa‘adiens vont venir combler ce besoin faisant l’unanimité pour diriger les opérations, puis pour gérer les affaires du pays, selon la version classique de l’histoire de la région. Deux genres d’écrits ont traité de l’historiographie des Chorfas. Le premier est représenté par l’historiographie officielle. Cette littérature met en vedette les faits d’armes (jihād) des Chorfas, leur diplomatie face aux puissances régionales : Turque, Espagnole et Portugaise. L’un des plus célèbres textes de ce genre est le livre de Abdelaziz Fichtali, secrétaire du Sultan al-Mansūr, le Manāhil as-Safā’ qui, selon ses contemporains, était composé de plus de dix volumes mais dont on ne connaît aujourd’hui que l’équivalent d’un volume, dont une partie avait été publiée par ‘Abdallāh Guenoun, et la seconde par Abdelkrim Kriem. Des paragraphes entiers ont été inclus dans les textes postérieurs comme la Nuzhat al-Hādi d’al-Ifrani (XVIIe siècle) ou l’Istiqsā fi akhbar muluk al-Maghrib al-aqsā, de Naciri (XIXe siècle), parfois sans citer l’auteur.

Le second genre d’écrits est représenté par la littérature locale et familiale qui fait l’éloge du chérifisme et du maraboutisme: des livres hagiographiques, des inventaires de biographies des oulèmas, des fahāris et des monographies qui mettent souvent l’accent sur les origines des Sa‘adiens et sur les liens entre les Chorfas et les marabouts, chefs de zaouïas. Le livre d’Ibn al-Qadi Jawdat al-Iqtibās en est un bel exemple. Il est consacré aux ‘ulèma qui ont vécu à Fès, et le Mumt’i al-Asmā’ de Muhammad al-Mahdi al-Fassi qui est consacré aux saints de la tariqa jazouliya.

Cette vaste littérature fleurit sous l’impulsion d’une société qui était à la recherche d’un pouvoir capable de mener à bien le jihād, d’éloigner le danger ottoman et de réunir le pays sous une seule autorité. La plupart de ces textes présente l’histoire de la dynastie selon une évolution chronologique simple, d’abord la période des premiers appels des tribus du Sous à la famille des Chorfas, puis l’histoire de l’établissement de la dynastie et l’élimination des Wattassides, ensuite le règne des principaux princes ainsi que leurs oeuvres, jusqu’à al-Mansūr, enfin la période de décadence.

Les Sa‘adiens chefs de jihād

Le rôle qui leur a donc été dévolu par les populations menacées par les incursions portugaises et par les marabouts, allait leur donner une légitimité religieuse qui les accompagnera au moins jusqu’à leur établissement définitif en tant que dynastie légitime.

La vulgate que se transmettent les historiens sur cette période est résumée dans le texte d’al-Ifrani, Nuzhat al-Hadi qui s’est donc inspirée de Manāhil as-Safā et qui rapporte que, al-Qā’im bi Amri Allāh, (littéralement : celui qui exécute les ordres de Dieu), le fondateur de la dynastie, avait fait le voyage d’Akka, petite bourgade du Sous al-Aqsa, pour y rencontrer le cheikh Abū ‘Abdallāh ibn Mubarak, chef de la zaouïa Jazouliya de la région et très influent saint de la tariqa. Après l’avoir rencontré et avoir accepté sa proposition de guider le jihād dans le Sous, al-Qā’im bi Amri Allāh retourna dans le Dra pour y recevoir la bay’a des fuqahā’ , des Masmouda et des cheikhs de différentes tribus à Tidsi, non loin de Taroudant, en 1511. Cette légende, qui veut que le fondateur de la dynastie ait été choisi et conseillé par un saint, un marabout, sous forme de chronique, rappelle étrangement celle des Almoravides, qui auraient répondu à l’appel de ‘Abdallāh ibn Yassine.

En fait, tous les textes s’accordent pour affirmer que pendant cette première période, (1511- 1517) la légitimité politique dynastique, même contestée, était encore aux mains des Wattassides.

Seule la légitimité de mener le jihād leur avait été reconnue à cette étape. Al-Qā’im bi Amri Allāh, se lance alors dans un vaste mouvement pour regrouper les tribus de tout le Sud du Pays, qui demeurèrent, pendant les dix à quinze premières années, fidèles aux Wattassides. C’était en leur nom qu’il faisait le jihād contre Santa Cruz de Cap de Aguir (Agadir) et qu’il harcelait l’occupant. Les deux fils d’al-Qā’im seraient mêmes allés à Fès, à la cour de Mohamed al-Burtughāli, et auraient participé à des expéditions de jihād contre Tanger et Asilah, même si ces faits restent assez controversés par les historiens.

En revanche, les textes de l’époque sont unanimes à rapporter les informations sur les expéditions que les Chorfas ont menées dans le Sous. Appelés par les Haha et les Chiadma pour les assister dans les opérations de jihād contre les Portugais, les Chorfas s’installèrent à Afoughal, localité qui abritait le tombeau de Jazouli, mort en 1465.

Après le décès d’al-Qā’im bi Amri Allāh, en 1517, son fils Ahmed al-‘Arej lui succéda. Sous son impulsion, les Sa‘adiens poussèrent jusqu’aux Doukkala et éliminèrent l’un des alliés locaux des Portugais Yahyā ou Tā’fuft, qui occupait toute la région. Ils éliminèrent aussi l’émir des Hintāta qui était maître de Marrakech et s’emparèrent de la ville en 1525.

En effet, confrontés à l’occupation portugaise des ports de l’Atlantique, aux incursions wattassides qui tentaient de contrôler l’ensemble du pays affaibli périodiquement par les épidémies, les disettes et les famines, les Sa‘adiens vont continuer à brandir le drapeau du jihād tout en jouant la carte des marabouts, chefs de zaouïas et de leurs adeptes. C’est que les grands cheikhs de la Tariqa étaient arrivés, en moins de cinquante ans (de 1465 à 1510), à mettre en place un réseau d’adeptes et de zaouïas qui contrôlait l’ensemble du pays. S’allier à ce réseau c’était bénéficier de ses prêches, de l’appui matériel de ses centres de rassemblement et de ses adeptes.

La prise de Marrakech marque la fin du temps des Wattassides dans le Sud. L’alliance des Chorfas avec la zaouïa de Dilà au Moyen Atlas, avec les Hintāta de la montagne du Haut Atlas, les grands chefs des principautés et les nombreux cheikhs jazoulites du Sud du pays allaient leur permettre de provoquer les Wattassides et de les battre à la bataille de l’Oued al-‘Abid (1537). Après cette victoire, les Chorfas resserrèrent l’étau autour de Fès, pour finalement l’assiéger et la conquérir en 1549. Entre temps, en 1541, les Sa‘adiens avaient repris Agadir aux Portugais, Safi et Azemmour suivirent.

Muhammad ash-Shaykh prit le pouvoir en éloignant son frère Ahmed qui se retira dans le Tafilalet vers 1540.

L’établissement de la dynastie

Les ambitions des Chorfas ne se manifesteront clairement que lorsqu’ils occuperont tout le Sous, puis le pays Haha, les Doukkala et le Tadla. Ils déclareront alors leurs ambitions de détrôner les Wattassides. À partir de la fin de la conquête du centre du pays et de leur arrivée à Meknès, en Septembre 1545, après avoir échangé le prince wattasside (qu’ils avaient réussi à capturer, dans la bataille de l’Oued al-‘Abid) contre la cession de Meknès, l’établissement de la dynastie sa‘adienne ne fut plus qu’une question de temps.

L’épisode le plus douloureux de la conquête sa‘adienne du pouvoir a été celui de la prise de Fès, après un long siège en 1548, qui dura quatorze mois. La description qu’en a faite un opposant anonyme auteur de la chronique : Tarikh ad-Dawla as-Saādiya at-Tagmadartya (l’histoire de la dynastie Sa‘adienne de Tagmadert) qui aurait vécu ces événements, est très significative. Celui-ci insiste surtout sur la dureté de Muhammad ash-Shaykh qui a fait assassiner un des fuqahā’ de Fès, al- Wansharīsī, considéré à l’époque comme le grand ‘alim de la ville, pour se faire livrer Fès. Les deux autres imāms, ‘Ali Harzūz de Meknès et le faqih az-Zaqqaq de Fès, ont également été exécutés après la reconquête de la ville en 1554.

À partir de cette date, la dynastie sa‘adienne avait pratiquement conquis l’ensemble du pays. Certes des régions entières étaient gérées par des pouvoirs locaux, mais tous reconnaissaient la légitimité du pouvoir sa‘adien.

La gestion du pouvoir

Après l’établissement de la nouvelle dynastie, des problèmes de politique extérieure vont occuper les nouveaux maîtres du pays. C’est que le destin du Maroc allait se jouer entre la Méditerranée et le Sahara.

En Méditerranée, à côté de la menace ibérique qui a progressivement diminué, les Portugais, occupés à s’installer sur les côtes africaines de la Mina et en Amérique, les Espagnols à gérer leurs conquêtes en Méditerranée (victoire espagnole à Tlemcen 1543, Victoire de Lépante 1571) et tunisiennes (victoire de Charles V en 1535), et à se faire une place dans les territoires que le partage du Traité de Tordesillas (1494) leur a accordés, la menace ottomane devenait chaque jour plus précise.

S’étant installés à Tunis puis à Alger, les Ottomans, avec Barberousse et Salah Raïs, et après eux les beylerbeys qui leur ont succédé, ambitionnaient, depuis longtemps, d’entrer au Maroc. Utilisant la persuasion militaire (soutien aux opposants, comme Bū Hassūn, en 1553, assassinat de Muhammad ash-Shaykh à Taroudant en 1557 sur ordre du Sultan Ottoman), ils lancent leurs janissaires sur Fès. Au temps d’al-Ghālib bi Amri Allah (1557-1574), ‘Ulj ‘Ali, beylerbey d’Alger, ne fera que continuer la politique guerrière des Ottomans.

Mais pendant toute cette période la diplomatie continuait à nouer des alliances et à les dénouer, au gré des intérêts et des conjonctures.

Les princes sa‘adiens, depuis al-Ghālib jusqu’à al-Mansūr (1557-1603) seront sollicités par une diplomatie ottomane très active. Les différents protagonistes dans cette lutte diplomatique acharnée, qui dura plus de soixante ans, ne négligèrent aucune tactique : échange de cadeaux, d’ambassades, demande de reconnaissance déguisée par Tamgruti, ambassadeur d’al-Mansūr auprès de Moūrad III, entre 1589-1591 et sa relation : An-Nafha al-Miskiya fi as-sifāra atturkiya. Les alliances, dans ce ballet diplomatique, changèrent au grès des événements, des intérêts et des moments. L’appartenance à des religions différentes n’empêchait aucunement une alliance, permanente ou provisoire, stratégique avec l’ennemi d’hier. Al-Mansūr s’est allié, une fois avec l’Espagne contre les Ottomans et les Portugais, une fois avec les Portugais contre les Anglais, une fois avec les Ottomans contre les Espagnols.

Cela n’a pas empêché, malgré tout, qu’éclate une grande bataille, celle dite d’Oued el- Makhazine ou aussi « Bataille des trois rois », en Août 1578, opposant un camp chrétien à un camp musulman. Le jeune roi portugais, Sébastien, s’était lancé dans ce qu’il a appelé une « croisade contre les Maures », soutenu par une coalition hétérogène composée d’Espagnols, d’Italiens et de diverses autres nations. À cette coalition est venu se joindre al-Mutawakil (1574-1576), le sultan sa‘adien, fils d’al-Ghālib, battu et détrôné par son cousin, ‘Abd al-Malīk, qui voulait retrouver son trône. Ayant réussi à chasser son neveu de Fès, ‘Abd al-Malīk (1576-1578), fit face à cette coalition, soutenu par les Ottomans et par son frère Ahmed. Croisades d’Occident pour certains historiens, bataille anachronique pour d’autres, ce conflit qui aboutit à la victoire des Sa‘adiens, allait renouveler leur prestige. Le prince Ahmed al-Mansūr (1578-1603) prend le pouvoir sur le champ de bataille, après la mort de son frère ‘Abd al-Malīk. Profitant largement de ce succès, il reprend le royaume en main, réorganise une armée composée en partie de renégats, et rêve d’empire. Il lance sa fameuse expédition vers le Soudan (occidental).

Le règne d’al-Mansūr sera long (trente-cinq ans), difficile, reposant sur la contrainte, mais ramènera une stabilité relative dont le pays avait grand besoin.

La capitale, Marrakech, connaït une prospérité sans précédant. Le fameux Palais al-Badi‘ y a été construit par al-Mansūr pour y recevoir les nombreuses délégations étrangères d’Espagne, du Portugal, d’Angleterre et de Turquie, qui venaient à Marrakech pour les traités politiques, les accords commerciaux (sucre, armes, or). L’industrie du sucre des usines de Chichaoua renfloue les caisses de l’État. Les Anglais et les Hollandais bénéficiaient de larges parts des bénéfices des exportations du sucre marocain. Al-Mansūr recevait, en contrepartie, des armes et des produits de diverses sortes. Le jeu diplomatique que pratiquait, avec habilité, al-Mansūr, lui permet de sauvegarder l’indépendance de son pays. Jouant sur la rivalité entre les Espagnols qui ont repris le Portugal en mains après 1580, et les Ottomans, le souverain sa‘adien a pu éloigner les deux dangers. Le rapprochement avec Philippe II avait aussi permis d’ouvrir les portes à un commerce lucratif.

Mais la politique de prestige qu’entreprit al-Mansūr le pousse à se lancer dans des dépenses difficiles à supporter. Surtout que le commerce de l’or avec le Soudan, commençait à baisser, et les mines à se tarir. Fès, bien que frondeuse, laissée pour compte selon certains, allait voir son économie renaître. Al-Mansūr continua l’oeuvre de Muhammad ash-Shaykh en réorganisant le système fiscale, malgré le mécontentement des zaouïas, dont la plupart s’est vue imposée. Le commerce local se développe, malgré les difficultés que connaissent les routes caravanières. L’expédition qu’al- Mansūr organise pour la conquête du Soudan, en 1591, qui a connu un succès très relatif, n’avait pas permis de rouvrir les routes et de les sécuriser. Les sources de l’or ont probablement soit été détournées vers les ports occupés par les européens, soit n’étaient plus exploitées faute de mains d’oeuvre et de sécurité.

Le déclin n’était freiné et caché que par le prestige du souverain. À la mort d’al-Mansūr, en 1603, par la peste, tout semble s’écrouler. Des conflits entre ses héritiers vont tout remettre en question. Le commerce recule à cause de l’insécurité. Tout le pays entre dans une période tourmentée. Les trois frères, Abū Farīs, Zaydān et al-Mamūn, dés la mort de leur père, vont se disputer le pouvoir politique. La peste qui ravageait le pays depuis 1596, qui s’est prolongée jusqu’en 1610, conjuguée à une famine désastreuse, finissent par détruire les circuits commerciaux, ramener l’insécurité et pousser les aventuriers à soutenir un prince contre l’autre.

La dynastie connut une longue agonie. Pratiquement jusqu’à l’arrivée de Moulay Rashid al- Alaoui, le fondateur de la dynastie suivante, le pouvoir sera partagé entre de nombreuses factions. Mêmes les Espagnols vont se mêler à cet imbroglio, au temps de Philippe III, en 1611.Les princes succèdent aux princes. Mais aucun d’entre eux n’arriva à reprendre le pays en main. La zaouïa de Dilà, par exemple, se taille un royaume au centre du pays et arrive même à prendre Fès, en 1641. Mais les Alaouites, qui remontent du Tafilalet vont progressivement prendre les rênes du pouvoir. Vers 1661, une vieille dynastie est morte, une nouvelle dynastie est née : la dynastie alaouite.